2011, on a des micros ça tombe bien
Pendant la petite période de fièvre au cours de laquelle Élémarsons enregistrait l'album « Mes boules dans ton sapin, l'album de la maturité », nos héros furent confrontés au problème du désoeuvrement que posent les studios à la campagne, la nuit, loin de tout bowling, de tout distributeur de petites figurines souples en plastique, de toute vie amicale à l'exception des sangliers et des chenilles irritantes qu'il faut surtout pas mâcher, de toute réunion syndicale, de toute MJC, de toute auto tamponneuse, de toute exposition internationale, de toute énumération possible de trucs à faire.
Que faire quand on a déjà fait griller sept tonnes de merguez dans la cheminée? raconté une bonne centaine de fois l'histoire du pêcheur allemand? prononcé quelques millions de fois "Héééé oui..." dans une inspiration profonde après un clic de la pendule du salon et fini par se sculpter un bonnet au cerumen à force de tortiller ses doigts? Vous me direz « courir nus dans les bois », et vous aurez bien raison. Mais voilà, ils n'avaient pas prévu le coup, ils auraient bien aimé aller nus dans la nature vous pensez bien que ça oui mais ils étaient venus habillés, c'est très con mais c'est souvent comme ça, on prévoit pas toujours tout quand on part loin de chez soi alors tant pis ça serait pour une autre fois où ils amèneraient toute leur quincaillerie.
C'est ainsi que le trio Élémarsons — avec la participation de Lise N., Éric Roger et C. de Trogoff obtenue sans vraiment les forcer même s'ils faisaient des mines de gars qui avaient autre chose à foutre juste pour se faire prier — enregistrèrent plus d'heures de musique qu'il ne vous en reste de vie pour les écouter. C'était juste avant de mourir tous les trois dans un épouvantable barrissement d'instrument on sait même pas c'est quoi. Et puis pouiche. Plus rien.
Ce sont donc quelque-unes de ces dernières improvisations de sagouins que vous allez entendre aujourd'hui. Elles ne sont ni meilleures ni pires que toutes leurs autres saloperies, mais vous pourriez faire semblant d'être un peu émus parce que ce sont les dernières.
Ci-gisent
J. et ses cordes branchées dans des trous au petit bonheur la chance qui fit tant illusion auprès des femmes mariées
François Coquet, et toutes les choses assez creuses pour pouvoir souffler dedans dans lesquelles il ne s'est jamais privé
L.L. de Mars sauvé du ridicule par la chambre d'écho et sa loillieuse chérie qu'il n'accorda jamais à rien faute d'oreille
merci à
Éric Roger, Lise N., C. de Trogoff, l'essaim d'abeilles qui fait bzzzz tout du long, le vent dans les arbres, l'automne, la pluie, les catastrophes.