2008, Rock, Progressif, Instrumental
Sortie public : octobre 2008
Un album instrumental, première véritable incursion dans le rock progressif pour un groupe composant jusqu'alors des morceaux plus encrés dans la chanson française... Nicolas signe, outre le concept global, la quasi-totalité des titres de cet album dont le thème principal est le rêve, plus précisément le sommeil, ses phases et les terreurs nocturnes...
"Hypnotique" ouvre l'album. Un titre longuement élaboré par Nicolas, enregistré en décembre 2007 sur base guitare acoustique... le piano, les guitares électriques et l'utilisation de l'inversion de phase servant de modulateur d'atmosphères presque labyrinthiques rattachées dans l'inconscient collectif à l'hypnose. Basse et batterie enveloppent le tout, intensifiant les ambiances. Les références sur ce morceau sont multiples, avec en tête, le Pink Floyd Gilmourien ou encore le Genesis de Steve Hackett.
"Paradoxal", plus rock, moins "nébuleux", ce titre de YomE a été composé dès 2006. Le nom est choisi en rapport avec cette phase bien connue du sommeil, propice aux rêves et plus particulièrement aux cauchemars ; elle revient cycliquement, d'où cette rythmique saccadée, ces distorsions un peu brutales et cette mélodie qui peut paraître redondante. La partie acoustique finale est composée par Nicolas, dans le but de rallier plus en douceur le thème suivant. Pas vraiment de référence pour ce titre enregistré en décembre 2007.
"Somnambulisme" date de 2001. Première composition de Nicolas pour le groupe "Relics" . Originellement dénommé "Matinal", le titre est légèrement remodelé et garde la même structure, deux guitares acoustiques aux lignes très proches, et une basse pour alourdir le tout, comme les mouvements du somnambule, insistant sur l'ambiguïté d'un sommeil profond malgré des yeux ouverts. Enregistré en janvier 2008, le titre a été gonflé d'une guitare supplémentaire et d'un piano discret, en mars.
"[Cycle]Circadien"... toujours ces cycles. Ici c'est dans l'alternance veille/sommeil (focalisée sur le cauchemar) que se déroule le morceau. Alternance mise en abîme dans la construction même des mélodies et rythmes de Nicolas. Ce titre fait clairement référence aux constructions de King Crimson, plus particulièrement à l'album Red (1974), une sorte d'hommage (toutes proportions gardées) à l'un des "grands" du rock progressif, Robert Fripp. C'est aussi la première fois que le groupe incorpore la flûte traversière à une de ses compositions.
"Somnolence"... Entre veille et sommeil, dans le silence de la nuit, chaque léger bruit sonne comme un martèlement. L'être est conscient, perçoit le bruit, et pourtant il se trouve gagné par le songe. Perte de la notion de temps, d'espace malgré la semi - conscience. C'est l'ambiance recherchée pour ce morceau de Nicolas, enregistré en février 2008.
"Rêvalités"... Depuis 2002, le duo cherche à créer un titre s'étirant tout en longueur, enchaînant les idées mélodiques de manière fluide. Un morceau où l'on perd ses repères, puisque les six thèmes s'enchaînent, presque sans redondance de structure. En grande partie composées par Nicolas, certaines mélodies sont tout de même extirpées des bandes démos de YômE et incorporées au projet initial.
- “Nébuleuse” (Nicolas), intro stylée onirique et plongée progressive dans le cauchemar.
- “Rêveries” (Nicolas - YomE), le calme avant la tempête, retour au rêve à proprement parler, soutenu par la flûte traversière.
- “Arythmies” (YomE - Nicolas), partie plus pop, empruntée à un projet solo de YomE et complétée par Nicolas, pour une plongée dans l'agitation somatique profonde.
- “Ad Vitam Eternam” (Nicolas - YomE), une partie du thème ainsi que le titre, datent de l'époque de Relics (2002), seconde et ultime participation de Nicolas au projet musical de ce groupe dont découle la formation actuelle d'IN LIMBO.
- “Fuite” (Nicolas), solo de batterie poussant le cauchemar dans un paroxysme haletant...
- “Après la fuite” (Nicolas), sortie progressive du sommeil, un éveil lent, encore emprisonné par les images, les sensations d'évènements vécus uniquement mentalement.
Ensemble enregistré en avril, juillet et août 2008.
Le choix de l'instrumental...
On reprochait souvent au groupe des textes peu en rapport avec les musiques, des lignes vocales pas assez assurées... C'est donc quelque part le choix de la facilité. Mais c'est surtout conceptuel. Chacun vit son sommeil à sa façon. IN LIMBO essaye de mettre en musique ses propres visions nocturnes, sans en imposer les plans. A l'écoute, l'auditeur y intègre ses images, en rapport avec ses propres expériences du rêve.
Si près de deux ans ont été nécessaires pour accoucher de cet opus, peut-être fallait-il tout ce temps pour façonner le son (les démos précédentes, les collaborations musicales ont permis d'améliorer la prise de son et le mixage) et la manière de concevoir les mélodies.