2006, Acousmatique et instrumental
J.C. Masson / L.L. de Mars
Deux acousmacaques est une formation née du désir des deux zozos de Élémarsons de faire de la musique ensemble même quand ils sont tristes et graves et qu'il n'est décemment pas possible de couiner comme des austro-hongrois en tapant sur des animaux morts pour exprimer leur peine. Deux acousmacaques, c'est donc du Élémarsons pas pareil du tout mais un peu pareil quand même, sauf que ça fait pleurer des fois.
Tout le tremblement est une pièce pour deux ordinateurs, basse et contrebasse arrangées, sur une partition de L.L. de Mars.
Elle se développe selon des principes simples de fondus-enchaînés, mais en excédant leur usage habituel pour les étendre à tout le domaine de la production sonore ce sont bien entendu les intensités de jeu ou tonalités (ouverture, 1.4 à 8:30 etc.) et les échanges panoramiques (1.6 à 12:20 etc.) qui sont pliés à ces jeux de croisements, mais également les tempi, échangés un a un (2.4 à 22:00 etc.) ou par faisceaux regroupés (deux fois quatre tempi dans la longue partie 2.3 - 17:00 à 21:00), et entre les deux interprètes.
S’y rencontrent, comme dans les pièces précédentes (Urbaine, Strabismes I & II) des éléments disparates, apparemment contradictoires, tant dans leurs modes de production et leurs problématiques (écriture & champ sonore) que dans la perception sociale des sphères audiophiles auxquelles elles ressortissent. C’est une fois encore une tentative de réconciliation entre musiques savantes, acousmatiques, écrites et productions sauvages, analphabètes, improvisées.
Route perdue est également une pièce pour deux ordinateurs, basse et contrebasse arrangées, sur un conducteur assez libre de J.C. Masson.
Écrit selon le principe d’un guide narratif ou d’un synopsys cinématographique, ce conducteur invite les interprètes à se dégager de la tentation d’illustrer littéralement les composantes sonores des scènes décrites, pour en proposer plutôt des images acoustiques satisfaisantes d’un point de vue structurel comme d’un point de vue émotionnel.
Les interprètes sont également conviés à travailler assez isolément, tant du côté de la production acousmatique que de celui de l’inteprétation, pour établir une distance spatiale au moins égale à celle que distille l’infinie variété des possibles.