2001, Acousmatique et instrumental
Donner le ton
interprétation et bandes pour saxophoniste solo
Donner le ton est née, comme pas mal de mes pièces sonores, d'une opportunité. De deux opportunités, en fait :
la rencontre avec François Coquet pour qui cette pièce a été écrite, et la certitude de pouvoir la jouer en concert dans de bonnes conditions (festival Artbag 2002).
Une pièce inscrite dans la lignée de ce que j'appellerais le «punk méticuleux» (notion approximative échafaudée pour définir la formation Élémarsons - formation audible sur Altermusique), hargneuse, bavarde, construite en dépit du bon sens, et peaufinée néanmoins avec la maniaquerie obstinée du détail d'un autiste*. La forme concertante autorisait les plus amusantes parodies du dialogue, les paraphrases, les contresens sonores ou sémantiques, les unissons ou les fractures.
Ma méconnaissance complète de l'instrument, le saxophone, me lâchait en plein inconnu avec l'excitante joie qui découle de son arpentage.
Pour ne pas être trop largué, je décidais de camper la pièce sur les bases d'un travail qui m'est un peu plus familier : une ossature acousmatique de neuf bandes dont la longueur permet une utilisation variable et une relative souplesse d'interprétation.
Quand François Coquet me faisait part de sa difficulté à trouver de bonnes partitions contemporaines pour saxophone, du travail souvent négligé qui présidait à leur publication, du prix exorbitant de celles-ci et de la quasi impossibilité de se procurer les bandes quand elles les pièces en mentionnaient l'utilisation, se profilait alors pour moi un autre projet que la pièce elle-même: la publication d'un disque comportant deux interprétations de Donner le ton (en concert et en studio), l'intégralité des bandes pour la jouer, et la partition bien entendu. Et pour rendre encore plus simple leur diffusion, la mise sous Copyleft de tout le bazar.
* Une promenade photographique de la genèse de la pièce à la réalisation du disque est consultable ici.