1998, acousmatique
Ces piécettes, ouvertes par Urbaine comme prologue, étaient une tentative de réconciliation : un ensemble de modules (articulés comme les espaces et les moments d'une grande ville) qui recomposait une partie des transformations de la musique électronique non plus comme des chainons séparés en autant de moments historiques, mais comme des approches possiblement conjointes de la composition musicale. On entendait ainsi, saisies dans l'écriture caractéristique de la musique née dans un home studio, contaminées par le collagisme des échantillons, parfois traversées de boucles complexes, les voix de Chion, Bayle, Parmegiani ou même Varèse, agglutinées à un matériau sonore sculpté et organisé comme des pièces acousmatiques classiques.
L'ossature urbaine des morceaux donne l'argument d'autres développements narratifs et sonores, qui font des premiers souffles de la marche aux métriques brutales d'une course éteinte dans la fantaisie n°103 de Schubert, la journée d'une grande ville européenne et le diagramme de son pouls.